(Le président Luciano Hounkponou plaide pour une mobilisation collective)

À l’occasion de la Journée mondiale de la protection des données personnelles, célébrée le
28 janvier 2025, le président de l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel
(APDP), Dr Luciano Hounkponou, a lancé un vibrant appel à l’action. Dans une société de
plus en plus dépendante des outils numériques, il exhorte chacun à faire de la vie privée une
priorité incontournable, au cœur des pratiques numériques, qu’elles soient publiques ou
privées.

Dans un amphithéâtre discret de Cotonou, les mots de Dr Hounkponou ont résonné avec
gravité. Loin des discours convenus, son message avait la clarté de l’urgence. Il n’est plus
question de banaliser l’usage des données personnelles, ni de sous-estimer les risques qui
les entourent. Les algorithmes, les plateformes, les objets connectés collectent
quotidiennement d’innombrables informations sur nos habitudes, nos goûts, nos
déplacements. Ce flux constant, souvent invisible pour l’utilisateur, constitue à la fois une
richesse stratégique et une vulnérabilité criante.

C’est en ce sens que le président de l’APDP a salué le thème retenu cette année, « Placez la
Protection de la Vie Privée au Premier Plan ». Selon lui, ce mot d’ordre doit inspirer des
changements structurels. Car protéger les données, ce n’est pas freiner le progrès, c’est
l’accompagner avec responsabilité. Pour cela, il a invité les États à renforcer les cadres
juridiques, les entreprises à repenser leurs modèles de gestion des données et les citoyens à
s’approprier leurs droits numériques.

Luciano Hounkponou a également mis l’accent sur la pédagogie. Trop souvent, dit-il, les
utilisateurs ignorent les traces qu’ils laissent derrière eux ou renoncent à leur vie privée par
manque d’information. Il est donc crucial de sensibiliser dès le plus jeune âge, de
développer une culture numérique éthique et de favoriser des usages transparents.

La Journée mondiale des données personnelles trouve son origine dans la Convention 108
du Conseil de l’Europe, adoptée en 1981, première législation internationale en matière de
protection des données. Mais au-delà du cadre historique, elle prend aujourd’hui une
résonance nouvelle. Dans un monde où l’intelligence artificielle dicte des recommandations,

où les smartphones capturent notre quotidien, il devient vital d’encadrer les usages et
d’anticiper les dérives.

Venus Dossou