(Le président Luciano Hounkponou s’affirme comme un acteur clé de la régulation
internationale)
Entre les eaux paisibles de la lagune vénitienne et les dorures d’un amphithéâtre chargé
d’histoire, les voix du monde entier se sont élevées pour débattre des enjeux de la vie
privée à l’ère du numérique. Du 12 au 16 mai 2025, le Privacy Symposium a réuni à Venise
les plus grands noms de la régulation des données. Au milieu de cette constellation
internationale, le Bénin s’est illustré avec force, représenté par Me Luciano Hounkponou,
Ph.D., président de l’Autorité de Protection des Données Personnelles (APDP), invité par la
CNIL de France.
À la tribune, Me Hounkponou n’a pas seulement représenté son pays. Il a porté la voix de
l’Afrique francophone, exposant avec clarté les défis spécifiques des régulateurs du Sud. Il a
plaidé pour une coopération régionale renforcée et une harmonisation des cadres
réglementaires, afin de garantir la souveraineté numérique du continent. Ses interventions,
lors de deux panels majeurs, ont souligné une idée forte : l’Afrique ne peut pas être un
simple terrain d’expérimentation technologique, elle doit être actrice de sa propre
gouvernance digitale.
Lors du panel dédié aux synergies entre conformité, innovation et entrepreneuriat dans
l’espace francophone, Me Hounkponou a également remis en question l’idée selon laquelle
régulation rimerait avec obstacle. Pour lui, la conformité peut — et doit — devenir un outil
de structuration et de légitimation des écosystèmes numériques, en particulier dans les
économies émergentes. C’est en assurant la protection des citoyens que les autorités créent
les conditions d’un développement numérique durable, porteur de confiance et de
compétitivité.
Cette participation s’inscrit dans une dynamique assumée par l’APDP : celle d’un
engagement accru sur la scène internationale. Depuis plusieurs années, le Bénin se
distingue par une approche proactive en matière de régulation des données. Sous
l’impulsion de son président, l’Autorité ne cesse d’élargir ses partenariats, de former ses
acteurs et de faire évoluer le débat global en y injectant des perspectives venues d’Afrique.
En prenant la parole à Venise, Me Hounkponou n’a pas simplement occupé une chaise
autour de la table. Il a rappelé, avec conviction, que les normes internationales ne seront
légitimes que si elles prennent en compte la pluralité des réalités culturelles, économiques
et politiques. Loin d’être marginale, l’expertise africaine devient alors une boussole utile
pour construire une gouvernance des données réellement universelle.
Dans les couloirs du Privacy Symposium, au fil des échanges, une évidence s’est imposée :
l’APDP Bénin ne se contente plus d’appliquer des règles, elle contribue à les façonner. Et
dans cette quête d’un numérique éthique et inclusif, sa voix compte désormais parmi celles
qui pèsent.
Venus Dossou